Le Jeune indécent des salaires dans les Banques

Publié le par syndicat FO CENFE

 

 


Malgré des milliards de profits,

 les banques françaises refusent

 d’accorder de vraies hausses

 de salaires à leur personnel.

 

Le Groupe BNP PARISBAS annonce un bénéfice net de 6,05 milliards d’euros sur 2011. Le Crédit Agricole 812 millions ; la Société Générale 2,38 milliards d’euros, le Groupe BPCE 2,64 milliards d’euros ; la Banque Postale 412 millions d’euros ; le Crédit Mutuel 1,8 milliard d’euros...

Toutes les grandes banques françaises pleurnichent sur la baisse de leurs bénéfices pour cause de crise. Cependant, leurs profits sont très confortables.

 

Les bénéfices de l’ensemble des banques françaises se montent globalement à un montant de 11 milliards d’euros en 2011.

 

Pour les états-majors bancaires, ces milliards de bénéfices ne signifient pas toutefois qu’il faille en faire profiter les 372.000 salariés des diverses enseignes ; même si ce sont bien ces mêmes salariés qui sont à l’origine d’une grande partie de ces bénéfices.

 

Ainsi, même s’il y a matière à une vraie politique salariale et si les salariés attendent un vrai retour sur ce qu’ils produisent ; les directions ont décidé de pratiquer cette année une politique générale des plus minimalistes en ce qui concerne les salaires.

 

Les dirigeants des banques prévoient en effet d’octroyer des miettes salariales en 2012, quand ce n’est pas un 0% de hausse, à l’instar de la Société Générale. C’est inadmissible en comparaison du salaire affiché du PDG de la même Société Générale à hauteur de 3 millions d’euros. Mais il se permet d’oublier son personnel qui est à l’origine des résultats obtenus.

 

Les actionnaires et les dirigeants se servent sur les bénéfices et tout cela est profondément choquant !

 

Rappelons que dans la branche, les salaires de base sont à peine plus élevés que le SMIC et cela pour un niveau de formation à bac +2 minimum.

 

À ces souffrances salariales s’ajoute la perte des emplois. Contrairement à ce que prétend le patronat, le secteur bancaire perd 1% de ses effectifs chaque année à travers des départs en retraite non remplacés. Il faut aussi parler des transformations de structures qui ne cessent de se produire à longueur de mois et d’années.

 

Il est toujours évoqué de bonnes raisons pour le faire ; mais, en bout de course, ce sont toujours les mêmes mesures de réduction qui intensifient les rythmes de travail pour obtenir plus de productivité et plus de résultats.

 

Le « Lean » management utilisé par nos dirigeants est présenté dans une démarche d’amélioration continue alors que la réalité, même si elle est réfutée par nos dirigeants, est bien celle de la traque aux temps morts. Le fait de ne l’appliquer que sous l’angle de la productivité pervertit le système.

 

Au final, cette démarche intensifie le travail et devient alors génératrice de risques psychosociaux.

 

Les effets de cette démarche sont tout aussi connus qu’ils sont pervers. Ils se répercutent jusque dans la vie familiale et la vie privée des salariés.

 

CONCERNANT Le discours patronal, arguant de la hausse de la masse salariale,  il s’agit d’une escroquerie totale car les réseaux privilégient DEPUIS DES ANNÉES les mesures aléatoires et les mesues individuelles, qui surtout n’augmentent pas directement les salaires.

 

Alors que nous n’avons pas signé les mesures patronales dédaigneuses pour les salariés, proposées dans le cadre de la négociation salariale de branche, le patronat persiste dans l’isolement. Notons au passage que c’est la même démarche qui a été adopté dans le cadre des négociations salariales pour les Caisses d’Epargne.

 

À l’issue des négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires 2012, qui viennent de s’achever dans les sociétés bancaires, le constat est accablant.

 

À la Société Générale comme dans notre Réseau d’ailleurs, aucun syndicat n’a signé sur les propositions de la direction.

 

Dans les autres réseaux, les perspectives sont si rudimentaires qu’un grand nombre de négociations ont elles aussi tourné court.

 

De fait, si la majorité des syndicats a signé les mesures salariales chez HSBC et si l’ensemble des syndicats a paraphé les dispositions salariales 2012 à la Banque Postale (hausse des salaires compris entre 1,5 et 2%).

 

aucun syndicat, en revanche, n’a accepté les propositions ridicules du Crédit Agricole, du Crédit Mutuel, des Caisses d'Épargne ou encore des Banques Populaires.

 

Chez BNP PARIBAS, seule la CGC a accepté de signer l’augmentation de 0,6%. Là encore, nous avons rejeté cette hausse indécente au regard des 6 milliards de profits réalisés en 2011.

 

Décidément, les Dirigeants et les salariés des banques vivent dans 2 mondes totalement différents !

 

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les salariés se manifestent depuis plusieurs mois au sein de différentes enseignes (Crédit Mutuel CIC COFINOGA HSBC La Poste CREDIT FONCIER...) pour faire part de leur mécontentement et de leur indignation.

 

Arrêtons nous un instant sur le cas du CREDIT FONCIER, au travers du plan 2012/2016 présenté par la direction. Les salariés ont manifesté leur opposition au démantèlement de l’institution bancaire désormais rattachée au groupe Banque Populaire Caisse d’Epargne (BPCE).

 

Pour Force Ouvrière, ce plan a pour but la suppression de 12% des effectifs, la restructuration du réseau assortie de fermetures d’agences, l’externalisation de certaines activités et la mutualisation du réseau informatique avec celui du groupe BPCE.

 

En y réfléchissant un instant, nous faisons de même dans nos caisses locales. Certes, cela se pratique au fil de l’eau, par petites touches. Mais, au final, la démarche et les résultats obtenus sont bien les mêmes. Les victimes, elles aussi, sont toujours les mêmes,  c’est à dire les salariés.

 

L’injustice de la répartition des bénéfices, le chantage à l’emploi, la dégradation des conditions de travail et la « pressurisation » commerciale des salariés qui touche par ricochet les services de support ne peuvent qu’engendrer à terme d’autres mouvements sociaux.

 

Jamais le moral des salariés de notre profession n’a été aussi bas. Et malheureusement,  les cas de suicide se multiplient au sein des groupes bancaires français.

 

Il est temps que les directions réagissent et entendent les légitimes revendications de leurs salariés.

 

A défaut d’y apporter une réponse positive, c’est toute une profession qui souffre ; mais qui risque, à la longue, de descendre dans la rue pour se faire entendre !

 

                                   Christian CARON

 

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