10/02/2010 : DETRESSE au travail.

Depuis le début de l'année 2010, tous les jours, nous recevons des appels téléphoniques de collègues en détresse voire au bord du suicide. Je pèse mes mots.

Certes la souffrance au travail n'est pas nouvelle mais nous remarquons avec les représentants d'autres organisations syndicales, en ce moment,  que cela relève d'une progression quasi exponentielle. Quelles que soient les fonctions exercées.

Encore une fois et malheureusement comme dirait un camarade philosophe " j'en ai marre d'avoir raison.."

Cela fait des années que nous avions alerté l'employeur, les médecins du travail aussi sur ce qui allait arriver et qui arrive, hélas.

Nous payons aujourd'hui les effets des méthodes managériales surannées et brutales, violentes même.

Nous parlons bien des procédés étudiés scientifiquement et mis en oeuvre sciemment pour asservir les personnes en les plongeant et en maintenant un état d'angoisse et de culpabilité permanent.

Ceux-ci, usés, en viennent à retourner la "violence" contre eux mêmes, à vouloir mourir pour ne plus souffrir, ne parvenant plus à trouver un moment de paix et de repos.

Vous avez tous entendu parler des "interrogatoires" pratiqués au goulag ou à Guantanamo, à l'est ou l'ouest c'étaient les mêmes méthodes violentes. Au début on prive la personne de sommeil pour affaiblir sa volonté et sa résistance, altérer sa pensée pour enfin briser sa dignité.

Certaines méthodes managériales se sont inspirées de ces "interrogatoires" la différence est dans la durée et pas dans le résultat. Il faut briser toute résistance, celui qui résiste a réfléchit et dans notre entreprise, réfléchir c'est commencer à désobéïr.

Comment un simple salarié ose-t-il réfléchir, voire émettre une proposition, pour son petit salaire alors que ces beaux messieurs sont payés à prix d'or pour ne pas y avoir pensé, impensable!

Il est plus facile pour certaines personnes d'entrer dans la bergerie que de descendre dans la fosse aux lions.

Encore une fois nous parlons de méthode, elle est ce qu'elle est, on la choisit ou pas. Les personnes elles font un choix et ce n'est pas pareil... Vous saisissez la différence.

Certains hiérarques directoiriaux convoquent leurs subordonnés afin de provoquer une réunion où lesdits salariés de base cités plus hauts doivent poser des questions déjà rédigées d'avance et connues dudit hiérarque. Ainsi nous aurons un bon état d'esprit durant la réunion avec les "bonnes questions et les bonnes réponses". Malheur à celui qui déviera, c'est la porte, c'est vrai la collègue a été virée!

Le subordonné sera ensuite évalué et convoqué pour recevoir les félicitations du hiérarque et s'entendra proposer de force, de s'attribuer le vocabulaire dudit hiérarque..." Et Dieu dit.. et ainsi fût fait... et il vit que c'etait bon..."  Désolé pour le cirage et la brosse mais l'Eternel dit à Moïse de retirer ses chaussures."

Ce n'est pas de la fiction nous avons les noms et dates de réunions!

Si vous vous sentez mal, si vous éprouvez de l'angoisse, si votre sommeil est altéré, si votre humeur change, si vous agressez verbalement vos conjoints, enfants, amis et collègues. Consultez d'urgence votre médecin !

NB : retirez votre cilice avant d'entrer dans le cabinet médical cela fait des trous dans les sièges.

S'il prescrit un arrêt prenez le : il faut vous protéger d'une faute professionnelle qui réjouïrait le patron de pouvoir enfin vous virer pour améliorer le sacro-saint coefficient d'exploitation. Prenez rendez vous avec le médecin du travail et videz votre sac puis prévenez les représentants du personnel qui alerteront le CHSCT.

Ce n'est pas la question d'ennuyer le patron, il s'en fout complètement il ne sera pas payé moins, mais c'est dans l'intérêt de votre santé et ensuite de garder autant que faire se peut votre travail.

A FORCE OUVRIERE NOUS NE TRAVAILLONS PAS CONTRE LE PATRON.  MAIS POUR LES SALARIES !

Bon courage à tous...

Bien à vous.
François HOCEPIED



Bibliographie : La vie des douze Césars de SUETONE - L'archipel du goulag et le Pavillon des cancéreux de SOLJENITSINE.