Le Collaborateur… Réfutez ce qualificatif !

Publié le par syndicat FO CENFE

Le Collaborateur… Réfutez ce qualificatif !

 

Dans les établissements relevant peu ou prou de la sphère des entreprises privées, il existe un lien de subordination entre l’employeur et les salariés.

 

L’effet le plus visible de ce lien est, outre l’emploi confié, la contrepartie sous forme de salaire (l’importance ou l’équité de cette contrepartie n’est pas l’objet de ce texte) du travail fourni par le salarié au bénéfice de l’entreprise.

 

L’employeur peut donc, sans risque de connotation péjorative, user des termes tels qu’employés ou salariés pour désigner ceux qui oeuvrent dans son entreprise.

 

De même, existent entre lesdits salariés des liens fonctionnels et hiérarchiques. Les situations sont claires, à chacun son rôle, à chacun sa place, à chacun ses devoirs et ses droits.

Les employés peuvent s’appeler entre eux « collègues » (version méditerranéenne), « copains » (ils ne partagent pas que le pain, les galères aussi), « camarades » (pour les plus éclairés d’entre eux).

 

Sans que cela soit vexatoire, un supérieur peut qualifier les membres de ses équipes comme ses subordonnés.

 

Mais voilà que des têtes bien pensantes, quoique dirigeantes, trouvèrent ces dénominations peu dignes de leurs propres personnes et du statut qu’ils se confèrent à eux-mêmes. Décidées à les valoriser sans majorer leurs salaires, ni améliorer leurs conditions de travail, en ne leur accordant pas non plus d’autonomie, elles les rebaptisèrent :

COLLABORATEURS

 

Grande victoire prolétarienne ? Reconnaissance des masses laborieuses ? Foutaises, plus que foutaises : danger !

 

Ce concept aussi savamment que sournoisement distillé implique en effet la notion d’adhésion librement consentie.

 

Le « collaborateur » choisit de partager les choix, de soutenir les options des dirigeants.

Cette mise en situation va bien au-delà de l’exécution loyale du contrat de travail.

 

En effet, comment contester, dans le respect de ces droits, des organisations, des politiques quand on y collabore quotidiennement ?

 

Dans les esprits tordus des laudateurs de ce concept, penser autrement, critiquer même positivement, relève de la rupture de ce lien de subordination éthique que ces « machiavels » de latrines rêvent de transformer en rupture de contrat de travail…

 

Or, être salarié, subordonné, hiérarchique, relève d’une situation professionnelle, pas d’une tare, ni d’une honte. Transformer cette situation professionnelle en une cogestion morale, une complicité active, s’apparente à un crime contre l’esprit et la conscience.

 

« Le diable met souvent les habits du bon Dieu ».

 

Le terme de collaborateur ne valorise pas les salariés.

 

Il tente de les aliéner au sens philosophique du terme.

 

Réfutez-le !

 

Alain Caux

Publié dans infos groupe BPCE

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